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La Ballade des garçons-poussière
de Jean Ciantar

Le premier roman de Jean Ciantar puise largement dans les codes du western pour nous conter la vie de Yacob, grand costaud aux prises avec un milieu homophobe sur une terre devenue cendre.

« Si le soleil s’était levé, il n’aurait montré qu’une cicatrice, qu’un sol squameux incapable d’étancher sa soif. Ici, on avait pêché en automne, on avait nagé en été. Sous leurs pieds nus, les hommes avaient éprouvé ce qui ne serait plus. Ceux de leurs enfants ne fouleraient que la poussière. »

Yacob, sorte de cowboy moderne vivant dans le sud des États-Unis, près d’un « lac de poussière », solitaire conducteur de pick-up, fréquente la nuit le club Minelli, « ancien club de jazz débarrassé de sa devanture pour éviter les caillassages », où les jetons du vestiaire sont à l’effigie de James Baldwin. C’est là qu’il fait des rencontres d’un soir, même si certains lui trouvent « une ressemblance avec ceux qui les martyrisaient au lycée ».

Dès le début du roman, Jean Ciantar donne le ton. Yacob n’est pas homme à se laisser maltraiter ; il dézingue à la barre de fer l’un des trois gars venus se faire « une pédale » à la sortie du club. Plus tard, il prendra le frère d’un ancien amour sous son aile et s’attaquera aux nervis des thérapies de conversion qui prétendent « guérir l’homosexualité ». Le tout accompagné de sa chienne Teresa, un bouvier bernois sans peur ni reproche…

Kits Hilaire

La Ballade des garçons-poussière de Jean Ciantar. Les Avrils 2025

Photo © La Ballade des garçons-poussière, Gina Cubeles, 2025