Premier film réalisé par la réalisatrice américano taïwanaise Shi Ching Tsou, cette chronique familiale et sociale nous narre l’arrivée à Taipei, capitale de Taiwan, d’une mère célibataire et de ses deux filles. On les suit dans leur quotidien, sous le poids de la société taïwanaise et son mélange de modernité et de traditions.
La plus jeune des filles, l’enfant gauchère à laquelle le titre du film fait allusion, subit la pression continue de son grand-père qui voit en sa main gauche « la main du diable », ce qui la terrorise, tandis que la fille aînée se retrouve dans une boutique et doit sexualiser sa tenue pour attirer les clients. Quant à la mère, après la faillite causée par son ancien mari, elle doit travailler en cuisine, dans un marché de nuit.
Le décor est planté et nos héroïnes subissent la dure condition d’une vie de femme à Taiwan.
La caméra filme la ville, la nuit, avec ses lumières saturées de néons et de couleurs, au rythme de ses rues qui vibrent de leurs magasins, de leur circulation de scooters, elle virevolte à hauteur de la petite fille quand elle court dans les rues étroites des marchés de nuit, elle filme en gros plan les doutes et les soucis financiers de la mère dans sa cuisine de restaurant, elle hache la vie de la fille aînée face à l’adversité d’une société économique tenue par les hommes.
Left-handed girl est un beau film plein d’énergie, très bien rythmé, rempli d’émotions… C’est une lutte sociale, un combat.
Maly Montagne
Left-handed girl de Shi Ching Tsou, 2025