C’est un souffle clair et frais qui passe dans les pages de Les petits de décembre, une gaîté. Ce court roman ressemble à une ritournelle de liberté.
Des enfants d’une cité populaire de la banlieue d’Alger décident de se révolter lorsque deux militaires de haut rang veulent les spolier de leur terrain de foot pour se faire construire des villas de luxe. Les marmailles occupent leur terrain, mangent et dorment sur place, emmenés par la petite Inès, onze ans, footballeuse passionnée, et par Mahdi et Jamyl, à peine plus âgés qu’elle. Les adultes font silence devant les petits de plus en plus nombreux qui organisent la résistance et osent s’opposer à l’armée toute puissante. Seule Adila, la grand-mère moudjahida d’Inès, prend fait et cause pour ces enfants qui ne veulent pas plier…
Belle métaphore de l’Algérie d’aujourd’hui, le roman raconte d’une manière limpide une histoire très compliquée.
« Nous ne partirons pas. Ce printemps ne se transformera pas en une anecdote d’enfants que nous raconterons plus tard en riant. (…) Nous ne nous ferons pas gober par la ville blanche. »
Pierre-Romain Valère
Les petits de décembre de Kaouther Adimi, Seuil 2019